Lorsque la France débarque dans la régence d’Alger en 1830, le cheval d’Afrique du Nord, qu’elle appelle le Barbe depuis le XVIe siècle, est loin de lui être inconnu. Importé ponctuellement en Europe comme monture de luxe, le Barbe voit pourtant ce statut bouleversé avec la conquête de l’Algérie. Deux héritages équestres très différents, qui se sont lentement formés des deux côtés de la Méditerranée, se heurtent alors brutalement dans le contexte trouble de la guerre puis de l’exploitation coloniale. Le XIXe siècle marque de fait l’apogée d’une grande confusion dans la définition de cet équidé, rendue incohérente du fait de fractures culturelles, sociales et utilitaires. Transformé jusque dans son corps et dans ses fonctions, son ide...